10 octobre 2013
Il fait toujours aussi beau
sous le ciel de Jieh. Il fait toujours plus beau qu’à Beirut. Quand il pleut
là-bas, ici c’est ciel bleu. J’entends parler de l’hiver, des pluies qui approchent. Les
gens sont contents quand ils peuvent porter une veste. Ils attendent la neige
des montagnes pour aller skier. Le week-end, c’est montagne pour y trouver l’air
frais.
A Jieh, la plage restera ouverte jusqu’à mi-novembre.
J’espère y retourner prochainement. Je suis une fille du sud J J’ai besoin d’une
couverture la nuit car j’ai déjà attrapé froid une fois.
Les couchers de soleil sont longs et très colorés, il est
18h31, et j’entends l’appel à la prière qui résonne dans l’air calme du
village.
Un mois que je suis là, deux semaines que je travaille.
L’arrivée n’a pas été facile. Je commence juste à
m’émanciper, à prendre mes marques, à essayer des sorties seules, à solliciter
les autres. Je redécore l’appart, je nettoie tout (couvertures, chaises,
rideaux), je refais du sport en courant dans l’espace du collège (escaliers,
couloir, parking, cours de récré). J’ai l’impression de vivre en internat mais
sans autre camarade de chambre.
Ici, il y a six pères, un prof de français lycée, et un
homme à tout faire qui résident avec moi.
Mon appart est loin de la partie monastère… Je traverse l’ensemble du bâtiment pour aller
à la cuisine, pour trouver une connexion internet ou pour faire mes machines à
laver (nombreuses en ce moment :) )
Je me suis habituée au rythme de travail 7h45 - 15
heures. Par contre, je suis encore lente
pour préparer les cours et un peu désorganisée. Il me faut plus de temps. Pour
savoir quoi faire, comment gérer les effectifs. J’apprends tous les jours en
expérimentant. Certains cours sont mieux que d’autres, j’avoue !!!
J’essaye de ne pas rester dans l’appart toute l’après-midi.
J’accepte les invitations des autres professeurs, j’invite d’autres volontaires
à passer me voir, je sors le soir parfois, et je déambule dans les parties
habitées du bâtiment. Je me sens un peu isolée, alors je cherche un peu de
compagnie.
J’ai pris l’habitude de ne rien comprendre aux conversations
autour de moi. Je retiens quelques mots d’arabe. Je n’arrive pas à tout
prononcer. J’écoute, je souris. Certains mots reviennent souvent et j’en déduis
le sens et puis certaines personnes prennent le temps de m’apprendre quelques
mots de la vie courante, tels que je veux, bienvenue, « chouaye a chouaye ».
Car, c’est vrai que petit à petit, l’oiseau fait son nid.
C’est le Père Georges qui me dit ça à chaque fois. Il y a aussi le prof
d’informatique, qui me répète « la vie en rose, toujours ».
Je n’oublierai pas les moments difficiles de mon premier
mois, mais je regarde devant moi, et je me donne des objectifs à atteindre.
Tout prend du temps, il faut savoir être patiente !
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