L'hiver toque à ma porte. La tempête est annoncée. L'orage gronde!

Une tempête a été annoncée, écoles fermées, les routes sont libres et moi je fais le ménage, je redécore mon appart, je rends visite aux voisines, je souffle. Coup de fil dans l'appart. Le Père Jacques veut des chocolats à Noël. Et si je faisais un film de tout çà. Le blog ne suffit pas. On n'est loin de la réalité. Coupures d'électricité quotidiennes, vive ma bougie fétiche et ma torche électrique à côté de la salle d'eau. ça va vite dans ma tête. Je me parle toute la journée. Ce soir, je dodo chez une prof, pourvu qu'elle ait un chauffage chez elle. Je suis fatiguée. La nuit tombe. Il est 15h53.

Les gens qui m'entourent... portraits en vrac!

Mona, Nicolas, Baraa, Chrystèle, Maroun, Eliane, Tony, Hélène, Joseph, Abouna Bassam, Pascale, Ziad, Patrick, Abouna Georges, Chahira, Abouna Attif, Elie,  Joseph

et compagnie...

Un soir pas comme les autres.

Il fait nuit,

Et je trouve refuge dans la chapelle,

où l’ombre chaude des bougies réchauffent mes mains glacées.

Je prends appui sur ce banc de bois,

Qui me rappelle que des centaines d’âmes sont venues louer le ciel avant moi

Dans cette chapelle, avant la guerre aussi.

Silence.

Je fais partie de ces âmes perdues qui ont peur.

Pourquoi suis-je venue au Liban ? Pourquoi je me sens si fragile ? Je ne pensais pas devoir lutter contre la solitude et les incertitudes.

Je suis cette aiguille dans une botte de foin que personne ne trouve.

Je baisse la tête et envoie mes prières aux êtres qui m’habitent, ici dans la pénombre et  le silence.

Se dresse devant moi un portait de Saint-Charbel, recouvrant la hauteur du mur de l’autel. Je regarde et dévisage cet homme qui baisse les yeux avec sérénité. Il est calme et confiant, pareil à l’allure d’un cèdre millénaire, sur le pan d’une montagne libanaise. Il n’a pas peur. Il est là devant moi, comme une évidence.

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19 heures, presque. La chapelle s’allume. Un père vient de me rejoindre. Je n’avais pas osé mettre la lumière juste pour moi. Il doit être surpris de me trouver ici.

Il me propose de célébrer une messe.  J’accepte. J’ai raté la prière qui a lieu tous les soirs à 18 heures, je ne pensais croiser personne ici.

Il va chercher des textes en français et choisit le psaume du 31 octobre. Il me dit que cette messe est dédiée à mes proches et à moi-même. Il veut que je la dise avec lui.

Je pense à vous, à toutes ces petites têtes qui occupent mes pensées, je pense à vous ma famille de sang et celle de cœur, celle qui m’a choisi et celle qui m’a accueilli.

Non, je ne suis pas seule. Je suis cette aiguille dans une botte de foin et quelqu’un m’a trouvé.

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Ce matin, je trouve deux cartes postales pour moi, des messages de ceux qui ont grandi avec moi: mon frère et mon amie d'enfance.
Non, je ne suis pas seule.
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Un des profs me dit qu'un des pères voudrait me voir dans son bureau. J'y cours ignorant de quoi il peut s'agir. Il n'est pas dans son bureau. Je me dirige alors dans le bureau du Père supérieur. Ils s'inquiètent pour moi. Je m'effondre en larmes devant expliquer ce que j'essayais vainement de leur cacher. Des examens de santé coûteux, dépassant le solde de mon indemnité mensuelle, et l'attente des résultats.
Non, je ne suis pas seule.
Ils me disent que je fais partie de leur communauté, qu'ils sont là pour moi, qu'il faut que je leur parle et que tout ira bien.

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Quelqu'un m'a trouvé.

Quelques activités extra-scolaires...

La visite du hall des expositions à Beyrouth-Le biel: 

salon du livre francophone, exposition d'art...

Dessiner

Customiser les meubles de l'appart 

avec des magasines trouvés dans les placards

Créer des posters dans l'air du temps.

Petite virée en bus... Bétroune.

Pas d'appareil photo ce jour, juste mon petit nokia...

Virée imprévue dans un petit village côtier au nord de Beyrouth, au nord de Byblos... Au nord...

Les libanais ne voient pas l'intérêt d'y aller, mais c'est juste bien de changer d'air, et de continuer les découvertes.

Nous voici dans un bus choisi au hasard, le chat veille.

Comme par réflexe, on se dirige tout de suite vers la mer. ReSpiReR!

J'ai l'impression que la voiture a été peinte en même temps que le bâtiment. :P

Cette pierre, on la retrouve partout. Et personne ne connait son nom.

Gare au requin!!

Deux mois que je suis là, et:

- j'ai un cercle d'amis français et libanais (volontaires, professeures, pères, presque trentenaires).

- je viens de commencer des cours d'arabe 3h/semaine à Beyrouth. On y apprend à lire et à écrire ainsi que le parler libanais.

- j'ai visité pas mal de sites en peu de temps: Beyrouth, Byblos, Saida, Tyr, le sud, Barouk et sa forêt de cèdres, Dar el qamar, Beit ed dine, Baalbeck, le village natal et l'ermitage de Saint Charbel, la vallée de Anoubine.

- je sais prendre les transports en commun seule.

- je fais du sport 2/semaine.

- j'ai déjà un médecin traitant.

- je comprends un peu les conversations autour de moi, grâce aux mots clés que je reconnais.

- j'ai accès à internet plus facilement qu'au début.

- je reçois du courrier régulièrement: merci à tous et en particulier!

- j'ai mes papiers en règle.

- je connais une dame dans le village chez qui je peux aller certains après-midi.

- j'ai déjà été invitée à dormir chez des collègues.

- les élèves m'apprécient.

- toute l'équipe du collège me soutient.

- mon voisin de palier est cool.

- il est fait toujours soleil et bon.

- les couchers de soleil sont grandioses.

- je mange tout ce que j'aime.

- et j'ai un poids stable ! :P

Au sud, il y a... Tyr... Et le reste...

Au sud, il y a... Saïda...

La vieille ville

Le musée du savon